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Les vies de papier par Rabih Alameddine

J'avais remarqué ce livre dans la rentrée littéraire, mais ne m'était pas décidée à le lire jusqu'à ce qu'il obtienne le prix Femina Etranger. Résultat : une belle lecture, mais je suis tout de même mitigée alors que je reviens sur ce livre à l'occasion de ce billet.


Août 2016
304 pages
20.90 € / 14.99 € ebook
ISBN 9782365692069

Résumé de l'éditeur
Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l'ombre des murs anciens de son appartement, elle s'apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l'une des œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov. C'est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu'Aaliya se sent vivante. Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient ; de l'odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l'imprévisibilité de Beyrouth.


Les vies de papier sont l'occasion de voyager à travers Beyrouth, capital du Liban, un pays qui m'était totalement inconnu. On découvre un pays profondément touché par la guerre et qui cultive des valeurs traditionnelles. Ce roman exclusivement féminin décrit une société patriarcale, où la femme est mariée dès son plus jeune âge, subit des pressions de la part de sa famille pour qu'elle fasse ce qu'on lui dit. Aaliya, par exemple, est constamment pressée pour qu'elle laisse son appartement à la famille de son demi-frère, après qu'elle fut répudiée. La place des femmes dans ce roman est capitale : c'est un témoignage sur la vie des femmes dans une société qui ne leur laisse pas toujours la place de s'exprimer. 

Bé mol à ce texte d'après moi : son aspect déstructuré. Le fil du récit est en fait constitué des pensées du personnage principal. Elle se parle à elle-même, fait des allers-retours entre son présent et son passé. Le cheminement tortueux des idées, les réflexions qui passent du coq à l'âne ont tendance a créé un sentiment de confusion. Plusieurs fois, j'ai été déstabilisée par ces changements de sujet assez brusques, qui ne sont pas préparés suffisamment à mon goût. Il est souvent dur de reprendre la lecture après une petite pause, puisque l'on n'a pas de repère.

Conséquence de tout cela, j'ai souvent eu l'impression que les références tombaient comme un cheveu sur la soupe dans le récit. Ce qui était censé faire la force du texte le dessert - quel dommage ! Et puis, le fait que ces allusions littéraires (et même cinématographiques ou musicales) soient d'obscurs noms n'a pas arrangé les choses. Je l'avoue, je n'ai pas été curieuse d'aller voir plus loin...

Néanmoins, cela n'empêche pas de s'attacher au personnage, une femme indépendante qui vit son amour pour l'art et la littérature avec passion. Les rituels qu'elle instaure pour ses traductions forment une méthode de traduction assez originales et il est assez fascinant de voir comment elle fini par s'en libérer : tout le roman vise en fait à cela, la libération de la femme de ses contraintes, qu'elle se les soient imposées elle-même ou pas. 


A lire pour découvrir de nouveaux horizons et voyager !




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