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De si parfaites épouses par Lori Roy

De si parfaites épouses était un roman de la rentrée littéraire de l'année dernière, mais que j'avais laissé passer. Enfin, il n'est jamais trop tard pour se rattraper et j'ai bien fait de prendre le temps de le lire ! Voilà un roman sur les femmes des années 60 en Amérique, un roman à plusieurs voix que j'ai pris plaisir à lire !



Août 2015
350 pages
20,00 €
ISBN 9782702440995


Résumé de l'éditeur
Detroit, en 1958, à la fin du mois de juin. Dans le quartier ouvrier blanc d’Adler Avenue, il y a Julia qui doit veiller sur ses jumelles, son amie Grace, enceinte de huit mois, et leur voisine Malina, toujours impeccable, qui donne le ton des discussions et orchestre d’une main de maître la vente de charité de la paroisse de St Alban’s, et puis il y a Elisabeth, la jeune fille un peu attardée, qui vit avec son vieux père. Tous les jours, les hommes rentrent crasseux de l’usine, et tous les jours, leur épouses les attendent bien sagement à la maison. Mais un après-midi, Elisabeth disparaît.



De si parfaites épouses fait parti de ces romans qui donne la voix aux femmes, trois pour être précise. On entre dans leur intimité et on les observe à travers le regard de Lori Roy, pour découvrir une Amérique sombre, méfiante, mais aussi solidaire et plurielle. Ce roman est fort et tout en nuance : d'un côté, les émotions des personnages qui sont à des moments charnières de leurs vies, de l'autre, une description de la société minutieuse et intelligente de l'époque.


Dans l'intimité des personnages

L'auteur s'intéresse tour à tour à chacune d'entre elles pour construire un roman choral. Leurs vies finalement s'entremêlent et on pénètre véritablement dans les maisons et les cœurs de chacune. Ce roman noir entre dans l'intimité des habitantes pour en découvrir les failles : l'une a peur de son mari, l'autre a perdu son bébé, la troisième s'apprête à donner naissance à son premier enfant. Elles sont plus ou moins amies, en tout cas elles sont toutes liées par la disparition soudaine d'une jeune femme du quartier.

Entre disparition, viol, violence conjugale, suspicion de pédophilie, prostitution... ce livre sait donner dans le romanesque. Pourtant, pas de surcharge : chaque événement est traité subtilement, tout est lié sans que jamais on ait l'impression que l'auteur en fait trop. 


Un portrait des années 60

Dans les années soixante, mesdames restaient à la maison s'occuper des tâches ménagères et des enfants. Si possible, même, elles s'occupaient d'un organisme de charité. Cet aspect de la vie des femmes est très bien décrit (et mon regard venu du XXI° s'est indigné devant la condition féminine !).
Et puis, il y a la bienséance, le qu'en-dira-t-on, qui n'aide pas vraiment à l'épanouissement de ces dames. Chacune se sent épiée, jugée et les ragots vont bon train dans cette rue où chacun se connaît.

De plus, dans ces années là, à Détroit, c'est l'installation d'une population noire et la montée du racisme. Les familles se méfient de ces familles jugées différentes et dangereuses, qui font en plus baisser la cote du quartier. Préjugés ou réalité ? Le roman fait la balance entre les deux, puisque les coupables n'appartiennent pas toujours à ce camp.


Un roman subtil
En fait, De si parfaites épouses est un roman  noir qui se développe peu à peu, soulevant des questions, tout en subtilité. Longtemps, on ne sait pas ce qui est advenu de la jeune femme disparue. En fait, on le découvre qu'à la toute fin, sans jamais qu'un indice nous soit donné.


A lire pour découvrir un portrait de l'Amérique des années soixante,
un roman où les femmes sont mises à l'honneur !



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